Pour cette dernière semaine de présentation de milieux, une bonne amie d’université (que j’essaie de convaincre à déménager proche de chez moi pour partir une clinique privée hihi) a accepté de répondre à mes questions à son tour. Vous découvrirez dans cet article le monde des centres de réadaptation (CR)!
Quelles clientèles et/ou problématiques rencontres-tu?
L’organisation des services varie d’un CISSS à un autre en termes de problématiques pouvant être traitées, de l’âge du client, et parfois des services déjà reçus par le client (ex. milieu scolaire). Généralement, il y a le CRDP (Centre de Réadaptation en Déficience Physique) et les CRDI-TSA (Centre de Réadaptation en Déficience Intellectuelle-Trouble du Spectre de l’Autisme). Dans certains CISSS, tout est fusionné. Les enfants ayant déjà une conclusion orthophonique d’un trouble de langage/de la parole/de la communication peuvent être suivis en CR (ex. trouble développement du langage, bégaiement, syndrome, etc.). Souvent, les orthophonistes ont la chance de développer une expertise dans un sous domaine/programme, comme en déficience langagière, en déficience motrice, en TSA, etc. Puisque les enfants ont déjà été évalués, le mandat principal d’un CR est d’offrir de la réadaptation dans le but de réduire les impacts fonctionnels engendrés par ces problématiques et d’améliorer la participation sociale des clients.
Comment décris-tu ton milieu (horaire, collègues, patron, journée typique, etc.)?
L’horaire varie d’un CISSS à un autre. La majorité des rencontres à l’horaire sont des thérapies. Selon l’offre de services, les thérapies peuvent être individuelles, en dyade ou encore en petits groupes. Selon les services que reçoit l’enfant, les rencontres peuvent être conjointes avec un autre professionnel (ex: physiothérapeute, ergotherapeute, etc.). D’autres types de rencontres sont à l’horaire, mais moins fréquentes (ex. discussion de cas entre professionnels, plan d’intervention, discussion avec le milieu de garde ou de coordination entre une même profession). La balance du temps est pour planifier les rencontres avec les clients, faire la tenue de dossiers et des tâches administratives exigées par l’employeur. L’horaire est de jour, le semaine. Dans un point de service, quoique si nécessaire, selon la problématique, des interventions dans le milieu de vie de l’enfant peuvent être effectuées. La collaboration de près ou de loin avec d’autres professionnels (physio, ergo, TS, TES, neuropsychologue, psychoéducateurs) est bien présente. Dans mon équipe nous avons une coordonnatrice clinique/interprofessionnelle qui assigne les dossiers aux intervenants notamment. Nous avons également un chef de service, mais qui n’est généralement pas impliqué d’un point de vue clinique, mais plutôt pour ce qui est administratif et en lien avec les exigences « CISSSiennes »
Quels sont les plus grands défis du milieu?
Le plus grand défi est à mon avis les exigences et balises de l’employeur, qui limitent notamment le nombre de rencontres. Il faut tenter de faire une différence en très peu de temps. La charge administrative qui augmente de plus en plus peut également être un irritant (ex. statistiques, différents systèmes d’exploitation, etc.) Certains cas peuvent être très complexes et représenter un plus gros défi professionnel, mais c’est à la fois motivant! En lien avec la clientèle, je trouve que cela peut être un peu plus difficile de garder la motivation de la famille qui n’en est généralement pas à leurs premières rencontres avec des professionnels. De plus, les progrès des enfants peuvent être lents et demander beaucoup d’implication.
Qu’est-ce qui t’attire dans ce milieu?
J’aime que les suivis soient généralement un peu plus longs (lorsque possible!). Cela nous permet de mieux connaître et comprendre nos clients pour mieux intervenir et aussi avoir plus de plaisir! Le fait que les difficultés soient persistantes est motivant. Il faut toujours essayer de trouver ce qui fera la plus grande différence positive dans la vie du client. Les diagnostics plus complexes qui viennent avec des problématiques moins communes. ... ça amène de la variété! Le travail/collaboration de près ou de loin avec d’autres professionnels et que le parent soit impliqué dans le processus de réadaptation. Finalement le fait d’œuvrer en milieu public colle à mes valeurs en lien avec le peu de service en orthophonie qui est offert.
J’espère que vous avez apprécié ce mois de promotion et de découverte de l’orthophonie! C'est un merveilleux métier qui gagne à être connu et valorisé!
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